Face au pouvoir, le complotisme ne serai-t-il pas en fait qu’une question de perspective ?
Quand chaque citoyen devient complotiste à sa manière
Le complotisme : un miroir des divergences
Dans le théâtre chaotique de notre époque, où les vérités s’entrechoquent comme des vagues sur une grève incertaine, le terme « complotiste » est devenu une arme rhétorique autant qu’un stigmate.
Mais qu’est-ce qu’être complotiste, sinon refuser la narration imposée par une autorité ?
Face au gouvernement, chaque citoyen, dans le secret de son choix, peut être taxé de complotisme par celui qui ne partage pas sa vision.
Car, philosophiquement, n’est-ce pas une affaire de point de vue ?
Celui qui s’aligne sur le pouvoir voit dans l’opposant un esprit égaré, un trublion qui menace l’ordre établi.
Pourtant, cet ordre, aussi solide semble-t-il, n’est-il pas lui-même une construction, un récit parmi d’autres, défendu avec autant de zèle que celui qu’il condamne ?
Le pouvoir, complotiste de sa propre vérité
Si l’on creuse plus avant, aller dans le sens du pouvoir pourrait, paradoxalement, être une forme de complotisme inversé.
Soutenir la version officielle, c’est adhérer à une hypothèse qui n’est pas nécessairement plus vraie ou plus juste qu’une autre, mais simplement plus dominante.
Le pouvoir, en imposant sa grille de lecture, ne conspire-t-il pas à étouffer les voix dissonantes ?
Ainsi, celui qui s’oppose au gouvernement et celui qui le suit se retrouvent dans une danse étrange : chacun défend une vérité qu’il croit légitime, chacun accuse l’autre de déraison.
Dans cette joute infinie, le complotisme devient une étiquette flottante, un mot-valise qui ne dit rien d’autre que « tu n’es pas de mon côté ».
Un chaos qui dissout les étiquettes
Et pourtant, lorsque l’on observe le pays – ce tumulte de crises, d’incertitudes, de fractures – une évidence s’impose : le chaos factuel est là, palpable, indéniable.
Les solutions portées par le gouvernement, si souvent brandies comme des remèdes absolus, vacillent sous le poids des réalités.
Dès lors, ceux qui s’opposent, qualifiés de complotistes par les tenants du récit officiel, ne font-ils pas simplement entendre une autre partition dans ce désordre généralisé ?
Si personne ne détient la clé ultime, si chaque camp s’accroche à sa propre lanterne dans la nuit, alors peut-être sommes-nous tous complotistes.
Ou peut-être aucun de nous ne l’est.
Ce mot, vidé de sa substance par l’usage et la répétition, ne serait-il pas devenu un simple bruit, un écho sans signification dans une société où la vérité elle-même semble un horizon fuyant ?
Une invitation à dépasser les camps
À mes yeux, cette réflexion révèle une impasse : désigner l’autre comme complotiste, c’est refuser de voir que nous sommes tous, à notre manière, des chercheurs de sens dans un monde qui en manque cruellement. Le gouvernement n’a pas le monopole de la raison, pas plus que ses détracteurs n’ont celui de la subversion éclairée.
Peut-être est-il temps de poser les armes sémantiques et de reconnaître que, dans ce chaos partagé, la quête de vérité est un chemin solitaire, mais universel.
Philosophie du dimanche, bonjour…😁